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Photo du rédacteurLea Della Volta

Salvo Jeoshua Parrucca : figure emblématique du renouveau du judaïsme de l’Italie méridionale 




Salvo Jeoshua Parrucca
Salvo Jeoshua Parrucca


On estime que près de 40 % de la population du sud de l’Italie est d’origine juive. Depuis quelques années, nombreux sont ceux qui redécouvrent l’histoire hébraïque de leur famille, suscitant des demandes de conversions. Salvo Jeoshua Parrucca en est la figure emblématique, puisque dans les années 2000, ce Palermitain, après avoir découvert ses origines juives, a décidé de retrouver le Klal Israël.

 







Dans les années 1990, le rabbin orthodoxe Stefano di Mauro de Syracuse recueille les confessions de sa mère sur son lit de mort : « Elle m’a avoué notre ascendance juive, c’est ce qui m’a incité à faire immédiatement les démarches pour renouer avec mon histoire. J’ai pris des contacts pour faire mon ghiur et j’ai décidé de devenir rabbin. ».


Comme Le rabbin di Mauro, de nombreux juifs, ont été contraints de se convertir à la religion de leurs ancêtres, car les siècles de persécutions dont ont été victimes les communautés siciliennes, les ont éloignées de la pratique religieuse.

 

Le sud de l’Italie, terre espagnole et juive

 

Pendant près de cinq siècles, le sud de l’Italie fut une partie intégrante de l’Empire espagnol, une domination qui pris fin en 1860.

En attendant, les Juifs du Royaume de Naples, répartis à Naples, qui comptait pas moins de sept synagogues, en Calabre, Sicile, Basilicate et dans les Pouilles, continuèrent à vivre dans leurs giudecche ou juiveries, présentes, de nos jours encore, dans tous les villages du sud de l’Italie. De la communauté de Reggio sera originaire, le Rabbin Haïm Vital Calabrese, grâce auquel l’enseignement d’Isaac Louria, nous est parvenu. Son père, Rabbi Joseph, était un homme érudit qui fabriquait des tefiline, qui étaient célèbres et recherchés. Rabbi Joseph vint à Safed. La Calabre est connue pour ses etroguim qui représentent la souche authentique du fruit prescrit par la Torah, et dont on trouve encore des plantations préservées de tout croisement avec d’autres agrumes.


Mais la présence juive au 15e siècle, n’aura plus d’existence légale après la promulgation de l’édit de l’Alhambra de 1492, par Ferdinand d’Aragon, dont la mère, Raquel Enriquez, était juive. Le 23 septembre 1510 par la Pragmatique Sanction, il  décréta l’expulsion des juifs de toutes possessions espagnoles. Seules, deux cents familles furent autorisées à rester. Mais le répit fut de courte durée, puisqu’en 1541, tous, durent quitter définitivement le Royaume de Naples.

 

Le firent-ils ? Beaucoup de juifs partirent pour l’Empire ottoman, les Balkans ou intégrèrent les communautés du nord de l’Italie. Nombreux furent ceux qui trouvèrent refuge dans les localités de l’Aspromonte, où loin des regards de l’inquisition palermitaine, ils continuèrent à pratiquer le judaïsme. D’autres se convertirent.

 

Une histoire singulière

  

 Depuis les années 1990, on assiste sous l’impulsion de rabbins américains d’origine italienne à une renaissance du judaïsme dans cette partie de l’Italie. De nombreux jeunes veulent renouer avec ce passé qui leur a été confisqué.


C’est le cas  de Salvo Jeoshua Parrucca qui raconte son retour vers la foi de ses aïeux «  Je suis issu d’une famille catholique, mais qui n’était pas religieuse. En 2002, j’étais très éloigné de toute forme de religiosité. Quant au judaïsme, je n’en savais strictement rien. » Mais l’une de ses amies va lui montrer une Torah dont la vue va changer sa vie : «  quelque chose que je ne saurais expliquer m’a bouleversé, je n’étais pas en mesure de lire les lettres hébraïques, mais j’ai compris que quelque chose de fort s’était réveillé en moi. ». Il commence donc à s’intéresser à la religion, à lire des livres. Trois ans plus tard, il contacte la communauté libérale de Milan pour se convertir, mais dans l’intervalle, il fait une découverte : le nom de sa mère, Taibbi, n’est autre qu’une variante du nom Taieb.


En 2013, il fait la connaissance du rabbin orthodoxe, Pierpaolo Pinhas Punturello et pendant un Shabbat à Catane, il lui fait part de sa volonté d’obtenir le ghiur orthodoxe. Deux ans plus tard, le Beth Din lui accorde la conversion et dès lors, à son prénom Salvo, il accole celui de  Jeoshua. Désormais, il vit pleinement sa foi, dans les communautés de Palerme et de Naples, mais aussi en créant des œuvres picturales qui puisent leur source dans le judaïsme.

 

Lea Della Volta

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

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