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  • Photo du rédacteurLea Della Volta

Raphaël Jerusalmy : « Qu’écrirons-nous dans la Meguila du 7 octobre 2023 ? »



Raphaël Jerusalmy 

L’écrivain et ancien membre du renseignement militaire, Raphaël Jerusalmy était l’invité du FSJU Nice Côte-d’Azur-Corse. Il est revenu au cours d’une conférence sur les pogroms du 7 octobre 2023, répondant aux nombreuses questions d’un public sous le choc.

 



Il est revenu sur le film de ce 7 octobre qui ne cesse de hanter l’esprit des Israéliens et des juifs de diaspora. Un dilemme où le peuple juif, une fois encore dans son histoire, s’est retrouvé face à deux mauvaises solutions : récupérer les otages à n’importe quel prix ou bien envahir la bande de Gaza et accepter l’idée de faire des victimes collatérales ?

Les films des massacres ont été diffusés à la demande du gouvernement israélien et ont « replongé le peuple juif dans son histoire, avec ce qu’elle a de plus triste » a affirmé Raphaël Jerusalmy. Une histoire faite de pogroms, de fausses rumeurs, de calomnies éhontées.

 

Pourim 2024, un test pour Israël

 

On a coutume de dire que l’histoire ne se répète pas, mais force est de constater qu’elle emprunte souvent les mêmes voies tortueuses.

« Dans la Meguila d’Esther, on s’interroge : Esther aurait-elle dû révéler sa judéité ? Mordekhai aurait-il dû se prosterner ? »

Mais Pourim 2024 va tout changer. Tout d’abord, l’ascension du mont Meron a été annulée en raison de sa proximité avec la frontière sud du Liban et le risque que font courir le Hezbollah et ses unités d’élite Al-Radwan.

Dans les écoles israéliennes, Pourim n’aura pas la même saveur que les autres années, car il s’agit de ne pas choquer les familles qui ont durement été frappées par les pogroms du 7 octobre.

Pourtant, cette année la fête prend toute sa signification bilique, et une fois de plus le peuple juif est confronté à sa propre destinée, à sa survie. C’est l’un des sens de Pourim, où le peuple d’Israël fut menacé d’extermination. Les « Aman » du 21e siècle s’appellent Nasrallah et Yahya Sinwar : « il faut bien se rendre compte que le seul plaisir de Sinwar, c’est lorsque les Juifs sont massacrés et quant à ce qui peut l’attrister, c’est d’être pourchassé par les unités de Tsahal ».

Mais derrière les massacres, il y a l’Iran qui ne s’appelle plus la Perse depuis longtemps et dont les exécuteurs attendent leur heure dans l’ombre. L’Iran n’a aucun intérêt à rentrer pour l’instant dans un conflit ouvert avec Israël, cela viendrait contrarier ses plans. Aussi, la République des Mollahs modère son allié, le Hezbollah : « qui peut envoyer sur Israël 1000 missiles à la fois », précise Raphaël Jerusalmy.

Mais la riposte serait immédiate et le Hezbollah se retrouverait sous les feux croisés de la 6e Flotte américaine et des troupes de Tsahal, trois fois plus nombreuses qu’elles ne sont à Gaza.

Raphaël Jerusalmy en est convaincu : « il faut frapper maintenant car après, cela risque d’être beaucoup plus compliqué pour Tsahal ». Même s’il a aussi insisté sur le fait que l’Amérique se tient toujours indéfectiblement aux côtés d’Israël, et qu’aucun pays n’exige de cessez-le feu.

 

La lutte individuelle contre l’antisémitisme

 

Raphaël Jerusalmy est très inquiet face à la flambée de l’antisémitisme en France et dans les pays francophones, notamment en Belgique : « Je suis très inquiet de voir cette montée de l’antisémitisme qui se déguise dans une sorte de souci humanitaire pour le bien-être du peuple palestinien. 95% des gens qui prennent part à ces manifestations sont racistes, antisémites et n’en n’ont rien à faire des Palestiniens. Ces mouvements sont pleins de haine et de violence à l’égard d’Israël, et par extension vers le peuple juif. Les mouvements pro palestiniens n’ont jamais fait avancer leur cause. Ne nous y trompons pas, ce n’est pas leur objectif ». Raphaël Jerusalmy a insisté sur l’implication des pays arabes dans le processus de paix.

Face à la désinformation et aux attaques constantes dont le peuple juif est la cible, il est impératif de parler et de réagir. Pour faire valoir ses droits, encore faut-il les connaître.

Mieux savoir, mieux comprendre, pour mieux se défendre. Tel est le principe du « manuel bleu » disponible sur internet[1] et dans lequel, Raphaël Jerusalmy y prodigue ses conseils, tel : « ne polémiquez jamais avec des antisémites, car cela ne sert à rien ».

L’ouvrage aborde chaque thème en dix points très simples : « il y a des choses que l’on ne maîtrise pas forcément, comme le statut de Jérusalem. Il répond aussi à la question : « qu’est-ce qu’être juif ? »

Il estime que chacun peut agir à son niveau et donne des pistes pour éviter les pièges, comme le « droit de réponse », qu’il qualifie de « relégué aux oubliettes ».

 

Un État palestinien ?

 

Les Occidentaux pensent que la solution aux problèmes au Moyen-Orient est la coexistence de deux entités : israélienne et palestinienne. Juridiquement, c’est Israël, qui peut autoriser la création d’un État palestinien.

« Si on leur donnait immédiatement un État, on assisterait à une « libanisation » du pouvoir avec une corruption accrue. Cette création passe par une mise sur la touche de la vieille garde palestinienne, il faut envisager le futur avec des gens nouveaux ».

Pour l’heure, cela demeure une « utopie » et un tel projet ne pourra voir le jour que dans « cinq ans au minimum », affirme-t-il.

Cela passera nécessairement par la normalisation des relations avec les pays arabes de la région, mais aussi avec le soutien de la nouvelle génération palestinienne qui travaille avec Israël : « il y a des universitaires, des hommes d'affaires entre autres qui se sentent proches d’Israël » et qui ne demandent qu’à s’épanouir et à vivre dans un Moyen-Orient aux relations apaisées.

 Et, reprenant une phrase de Golda Méir : «  Nous ne pouvons pardonner aux arabes d’avoir tué nos enfants, nous ne pourrons pardonner aux arabes de nous avoir obligés à tuer leurs enfants ; il y aura la paix, lorsque les arabes aimeront plus leurs enfants, plus qu’ils ne nous haïssent »

 

 

Lea Della Volta et Thierry Gil Vidal




Raphaël Jerusalmy : « Qu’écrirons-nous dans la Meguila du 7 octobre 2023 ? »

 

 

 

 

 


[1] Il se télécharge en pdf gratuitement sur le site manuelbleu.com

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