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  • Photo du rédacteurLea Della Volta

Rafah, le dernier acte de la guerre à Gaza ?



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Benjamin Netanyahu a demandé à Tsahal de faire évacuer les civils gazaouis de la ville de Rafah. Il  s’agit sans doute de l’un des derniers actes de cette guerre contre le Hamas, dont les membres se cachent dans les tunnels, mais aussi parmi les civils.

 

Les voix s’élèvent un peu partout pour dissuader Israël de mener sans doute la dernière bataille de cette guerre qui a débuté, il y a quatre mois, suite aux pogroms du 7 octobre.

Les raisons invoquées sont les conditions de vie difficile de la population auxquelles s’ajoute la question « mais pour aller où » ?


Gaza n’est plus habitable, comme d’autres localités de la bande de Gaza, ce à quoi s’attendait le Hamas, puisque les assassins du 7 octobre ont pris des otages censés les protéger de la vindicte israélienne.


Le Hamas sait que cette attaque de Rafah marquera sans doute la fin de l’organisation, du moins à Gaza. Et pour preuve, il a affirmé samedi 10 février qu'une offensive israélienne sur Rafah pourrait faire « des dizaines de milliers de morts et de blessés ». Une déclaration qui laisse perplexe, quand on sait que les tunnels n’étaient pas destinés à la population, mais aux membres du Hamas et qu’au plus fort de la guerre, ils n’ont eu de cesse de s’y terrer en laissant la population en proie aux affres de la guerre. Israël a déjà libéré deux otages qui étaient retenus à Rafah et d’autres pourraient sans doute s’y trouver, tout comme les Sinouar et Deif.

 

Les Gazaouis, leurs frères arabes ne les veulent pas

 

Depuis l’annonce des frappes israéliennes sur Rafah, l’Égypte a disposé une quarantaine de chars de l’autre côté de la frontière. Elle a même menacé Israël de revenir sur les accords qui lient les deux pays, en cas de franchissement de la frontière par les Gazaouis.

Cela témoigne de la farouche volonté de s’opposer à l’accueil de ces populations déplacées. 

La raison avancée par le Caire, est le coût qu’engendrerait l’accueil d’un million de Gazaouis, comme le relève le chercheur Lorenzo Navone : « l’Égypte est un pays surpeuplé à l’économie fragile et, de fait ne souhaite pas voir une nouvelle masse de pauvres sur son territoire. »[1]


Mais il y a une autre version qui est moins économique que politique,  l’Egypte, depuis la chute du régime de Mohamed Morsi, qui lui-même avait adhéré aux Frères musulmans, a entrepris une lutte farouche contre les Frères musulmans. Or, le Hamas en fait partie. Par conséquent, le président Abdel Fattah el-Sissi craint une contagion dans son pays.

 

Les événements de 2013 pourraient lui donner raison. Le 23 juin 2013, un tribunal égyptien a rendu publique la collusion entre les membres des Frères musulmans, le Hamas, le Hezbollah et les militants islamistes locaux, dont l’objectif était de prendre d'assaut la prison de Wadi el-Natroun au nord-ouest du Caire profitant du chaos durant la révolution de janvier 2011 afin de faire évader 34 dirigeants des Frères musulmans dont le futur président Mohamed Morsi.


 Deux autres prisons, dans lesquelles des membres du Hamas et du Hezbollah étaient emprisonnés, ont également été attaquées. Le juge Khaled Mahgouba a affirmé que les assaillants s’étaient emparés de grandes quantités d'armes se trouvant dans les prisons, il a ajouté que les alliés du Hamas dans le Sinaï avaient préparé l'entrée de ses militants dans la péninsule égyptienne en perpétrant des attaques contre les forces de sécurité du pays, surveillant les tunnels de contrebande entre l’Égypte et la bande de Gaza.

Ces tunnels ont permis au Hamas et au Hezbollah de pénétrer en Égypte en utilisant ces le 28 janvier 2011. Le 10 juillet 2013, le procureur en chef égyptien, Hicham Barakat, a reçu des témoignages d'un tribunal de la ville d'Ismaïlia servant de base pour une autre enquête conduite par les procureurs de la sécurité de l’État concernant l’évasion de la prison, de Morsi et plus de 30 autres dirigeants des Frères musulmans.


Ces événements ont incité, le 26 juillet, les autorités égyptiennes à mettre aux arrêts, pendant quinze jours de Morsi, sous l'accusation d'assassinats de soldats et de conspiration avec le Hamas lors de son évasion de prison en 2011, d'incendie criminel, de destruction de documents, de collaboration avec le Hamas pour se livrer à des actions violentes dans le pays contre la police et l'armée égyptienne, d'avoir tué « délibérément et avec préméditation » des détenus, des officiers et des soldats.

Mais force est de constater que si la rue arabe est prompte à s’enflammer pour les Gazaouis, c’est un tout autre discours du côté des pouvoirs sunnites qui ne se proposent guère pour accueillir leurs frères arabes. La  Jordanie conserve le souvenir de Septembre noir et de la tentative de coup d’État par l’OLP et qui visait à renverser le roi Hussein.


Lea Della Volta




Rafah, le dernier acte de la guerre à Gaza ?

 

 

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