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Marek Halter : Sulamithe cette petite sœur d’Anne Franck


Dans tes yeux

Marek Halter vient de publier un nouvel opus intitulé « Dans tes yeux » dont l’action se déroule dans le ghetto de Varsovie et qui relate l’histoire d’un amour platonique entre deux jeunes adolescents et la fin du récit sera à la hauteur de leurs sentiments.

 



Flaubert disait « Madame Bovary c’est moi », une phrase que Marek Halter a fait sienne, car  dans son dernier opus intitulé « Dans tes yeux », il lève le voile sur un pan de sa propre histoire, dont une partie s’est déroulée dans le tristement célèbre ghetto de Varsovie, dont le martyr est à jamais associé à la photo du “petit garçon du ghetto de Varsovie”, mort en 1943 et qui donnera pour toujours ses traits vivants à l’idée abstraite de la Shoah.


Marek Halter et sa famille ont pu échapper à cette rafle, mais les souvenirs douloureux demeurent et avec les années, ils ressurgissent souvent avec plus d’acuité : « Nous y parlions le yiddish, ma langue maternelle (…) Je jouais dans ses cours (…) Nous achetions aux vendeurs ambulants des cornichons et des harengs (...) Mon père, imprimeur, y avait son atelier. Puis le ghetto, d’où mes parents et moi avons eu la chance de nous échapper, s’est refermé sur nous (.) » se souvient Marek Halter.

 

 Le souvenir d’un amour de jeunesse

« J’étais même secrètement amoureux de ma voisine d’immeuble, bien qu’elle n’ai jamais daigné m’accorder un regard » avoue Marek Halter. Rien à voir avec la Sulamithe de son récit, qui, tous les jours, guette le passage de « son amoureux », qui fréquente une yeshiva. Tout passe par le regard, leurs âmes échangent des idées tendres que Sulamithe puise dans le Cantique des Cantiques, dont les vers empreints de mysticisme épousent les contours de son amour au demeurant réciproque. Salomon, son « amoureux » éprouve pour elle de doux sentiments et la fin de l’histoire les réunira pour l’éternité, comme leurs héros et modèles éponymes.


Marek Halter  a pris un plaisir tout particulier à écrire ce texte qu’il considère comme étant  «  son meilleur texte : « J’aime les mots. J’aime leurs sonorités, leur rencontre. Ce sont d’ailleurs les mots qui m’ont guidé dans l’écriture de ce livre. L’histoire, elle, est narrée par mon héroïne Sulamithe, « petite sœur » d’Anne Frank. »

Ainsi, comme son aînée d’Amsterdam, et malgré la cruauté du monde qui l’entoure, Sulhamite persiste à aimer les êtres humains et à préserver son humanité. Cet amour s’épanche de manière platonique puisqu’elle parvient à tisser avec Salomon un lien magique qui s’appelle l’amour et qui, à l’instar d’Anne Frank et de Kitty son amie imaginaire, semble pouvoir les protéger de la folie de ses contemporains.  

 

Rien de nouveau sous le soleil

 

Depuis l’inconnue de Birobidjan, la Juive de Shanghai, l’écrivain relate les moments qui ont précédé la déportation et les camps de la mort. Raconter, dénoncer, faire acte de mémoire…ne satisfait pas pour autant Marek Halter qui écrit : «  Nous nous sommes trompés en misant sur la force éducative du témoignage. Le passé nous enseigne, mais il ne guide pas nos pas. L’abondance de récits poignants sur la Shoah et l’extermination de six millions de Juifs n’a pas empêché le massacre du 7 octobre ! Et nous constatons autour de nous le regain de racisme et d’antisémitisme. La haine du juif s’exprime de manière plus en plus décomplexée. »

Si la Shoah et le drame qui s’est abattu sur le ghetto de Varsovie, constituent la trame de fond de « Dans tes yeux », le récit est romancé. « Or s’il n’a pas forcément vocation à enseigner, mon livre permet au lecteur de s’identifier à tel ou tel personnage, et, par conséquent, d’être sensible aux problèmes qu’il affronte."


Quant au Cantique des cantiques, s’il est vrai qu’il demeure l’un des plus beaux textes d’amour de la littérature mondiale, d’aucuns prétendent qu’il doit être compris comme étant le récit de l’amour de D.ieu pour son peuple. Pour Marek Halter, il s’agit avant tout d’un texte profane qui, dit-on « subjugua Rabbi Akiva, fondateur du judaïsme talmudique. Aussi, pour faire admettre ce texte par ses coreligionnaires dans le corpus sacré, il prétendit qu’il s’agissait d’une allégorie. Le Cantique des cantiques, selon lui, incarne l’amour de D.ieu pour son peuple. Mais des centaines de milliers, que dis-je, des millions de jeunes gens qui ont étudié la Bible depuis sa parution, et ce dans toutes les langues, n’en sont toujours pas tout à fait persuadés… »

La fin du récit donne un tour magique, irréel à l’histoire et bouleversera sans doute plus d’un lecteur.


Lea Della Volta





Marek Halter : Sulamithe cette petite sœur d’Anne Franck

 

 

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