La branche politique du Hamas vient d’être priée par le Qatar de quitter son territoire. Dans le même temps, les terroristes qui combattent sur le terrain Israël, subissent des revers. Mais il existe des réseaux en Europe, des cellules dormantes, dont certaines étaient sur le point de passer à l’acte en Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark. Des signes qui font craindre une volonté du Hamas de porter le fer en Europe.
L’organisation terroriste a été sommée de quitter le sol qatari, sa branche armée est malmenée à Gaza par Tsahal. Aussi, tout laisse à penser que le Hamas est en train de se replier sur l’Europe, avec un commandement à la fois au Liban, et en Algérie. C’est ce que certains signaux faibles semblent indiquer, mais qu’il convient néanmoins de prendre très au sérieux.
Jusqu’au 7 octobre, le Hamas était obsédé par la situation au Moyen-Orient et affichait une volonté depuis 1988 d’éradiquer l’État d’Israël, auquel le groupe terroriste, issu de la mouvance des Frères musulmans, ne reconnaît aucune légitimité et prône « le Jihad contre l’invasion sioniste ».
Ce qui constitue une entorse à l’esprit de loi coranique, puisque le Jihad, est un effort sur soi même, et qu'à ce titre Mahomet l’a désigné contre « le plus grand Combat ». Lequel vise à purifier les cœurs, mène à la droiture, à l’élévation spirituelle, et non au meurtre.
Néanmoins, leur charte prévoit : « Israël existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam l’abroge comme il a abrogé ce qui l’a précédé. » La charte fait référence au Protocole des Sages de Sion, un pamphlet antisémite qui mentionne un pseudo-complot juif à l’échelle planétaire. Une telle référence, dont on sait désormais qu’il s’agit d’un faux produit par la police secrète du tsar et publié pour la première fois en Russie en 1903. Ce faux se présente comme un plan de conquête du monde établi par les Juifs.
L’ouvrage fera florès sous le troisième Reich et sera cité dans les théories antisémites d’Al Husseini. Mathias Künzel, spécialiste des liens entre Frères musulmans et Nazis, relate dans son dernier ouvrage[1] qu’Amin al-Husseini, antisémite obsessionnel, a associé “l’idéologie nazie à sa lecture sélective du Coran, à des traditions islamiques interprétées dans son sens et au langage laïc de l’anticolonialisme. Une interprétation très sélective et très personnelle du Coran, qu’il a adaptée à sa convenance.
Le politiste allemand montre l’impact de la propagande radiophonique nazie qui a enraciné l’approche de Husseini dans le monde arabe et comment cette idéologie est toujours au centre du discours des Frères musulmans et surtout l’esprit de nombreux jeunes, ce qui fait craindre une fascination d’une partie de la jeunesse musulmane d’Europe pour ces théories aux relents nauséabonds.
Le risque de contamination à l’Europe
De nombreux indices laissent à penser que le Hamas cherche à se projeter en Europe et à y exporter la terreur. Huit activistes du Hamas ont été appréhendés par l’Office Fédéral de Police Criminelle allemande. Ils faisaient l’objet d’une surveillance accrue depuis plusieurs mois de la police. 5 appartements ont été réquisitionnés dont un, qui se trouvait près du musée juif de Berlin. C’est là, que trois hommes âgés de 56, 40 et 33 ans ont été arrêtés par la Police. Ils étaient en possession d’armes, mais aussi de nitrate d’amonium, utilisé dans la fabrication de bombes et qui était stocké dans les entrepôts du port de Beyrouth avant d’exploser le 4 août 2020, faisant, 235 victimes et 6500 blessés, .
Aux Pays-Bas et au Danemark, d’autres membres, appartenant à la branche Al Qassam, s’apprêtaient également à passer à l’acte. La Police a pu établir qu’ils étaient en lien avec Khalil Kharraz, le commandant adjoint des Brigades Izz al-Din al-Qassam, l'aile militaire du Hamas au Liban, qui transmettait les ordres, mais aussi les armes.
Les autorités craignent que le Hamas fasse des émules en Europe, que certains groupes radicalisés lui prêtent allégeance, comme cela a été le cas pour les frères Kouachi, responsables de la tuerie de Charlie Hebdo et qui avaient tenu à crier leur appartenance à l’État islamique.
Lea Della Volta
[1] Küntzel, M: Nazis, Islamic Antisemitism and the Middle Eas t: The 1948 Arab War against Israel and the Aftershocks of World War II, Routledge 2023.
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