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  • Photo du rédacteurLea Della Volta

Gilles Kepel : Holocaustes ?



Gilles Kepel
L’islamologue, Gilles Kepel est revenu sur les massacres du 7 octobre 2023, dans un ouvrage intitulé : « Holocaustes ». Un pluriel qui risque de faire couler beaucoup d’encre et associe, le sort des victimes du 7 octobre à celles de la guerre de Gaza.

 

 

L’emploi du terme « holocauste » pour décrire l’horreur du 7 octobre 2023 est dérangeant. Car il s’agit d’un acte sacrificiel et propitiatoire, qui nous renvoie, entre autres, à l’holocauste d’Iphigénie, qu’Agamemnon, son père souhaitait sacrifier, mais qui fut sauvée in extremis par les dieux. Gilles Kepel ne fait pas de différence entre les victimes israéliennes et les Gazaouis, qu’il a associées dans le titre : « holocaustes ».  

L’attaque contre les Kibboutz ne porte pas la marque du religieux, mais de la haine, de la barbarie qui a fait plus 1140 morts et plus de deux cents otages victimes de l’action conjuguée du Hamas et du Jihad islamique.


Leur mode opératoire que Gilles Kepel nomme la « La razzia pogromiste » est celle des forces spéciales iraniennes, le Corps des Gardiens de la Révolution ; quant à la communication elle ressemble à s’y méprendre à celle de Daesh, qui filmait les exécutions.

Dans l’opinion publique, les massacres ont suscité sidération et compassion pour les victimes et leurs familles, pour céder la place à un déchaînement contre Israël, qui, de victime est devenu bourreau. Et le bon vieil antisémitisme qui s’accommodait parfaitement de l’image du juif, éternelle victime, a ressurgi. Aussi, la riposte israélienne a été jugée « disproportionnée » ; « contraire au droit humanitaire qui veut qu’une puissance occupante soit responsable des territoires qu’elle occupe » et ainsi de suite. On accordait à Israël un droit de riposte, certes,  « ma non troppo ».

 

« Remplacer les normes »

 

Le monde a pris conscience avec ces événements dramatiques, qu’une « bascule », comme le souligne Gilles Kepel,  venait d’avoir lieu : « après la seconde guerre mondiale, on pensait Est-Ouest, puis on a assisté, comme l’a si bien dit Hubert Védrine, dans les années 1970, on a assisté a l’émergence de l’hyper puissance américaine. Désormais, une autre page est en train de s’écrire, c’est celle du Sud global ». 


Mais il s’agit bien sûr d’un agrégat compliqué avec deux pays qui prétendent au leadership : la Russie et la Chine. Cette dernière souhaite prendre la tête des anciens pays du Tiers-monde, tout en ayant des relations difficiles avec l’Inde, sans parler du différend qui oppose l’Éthiopie à l’Égypte ou bien encore l’Iran à l’Arabie Saoudite.


Leur objectif, en dépit de leurs divergences, demeure  le « changement des normes » et pour Gilles Kepel, « il s’agit d’une arme idéologique, plutôt qu’une réalité sur le terrain ». Leur plus petit dénominateur commun est l’anti colonialisme qui  en Occident est appuyé par le wokisme.

 

« Israël, miroir de l’Occident »

Israël est perçu comme l’avant-poste honni de l’Occident  au Moyen-Orient et donc est frappé du sceau du colonialisme arrogant de l’Occident. La Judée Samarie, terre biblique par excellence, devient sous la plume des thuriféraires de la cause palestinienne,  des « territoires occupés ».


Cette association entre Israël et l’Occident est dû en grande partie au peuplement européen, dont est issue la majorité des Israéliens. Cette haine anti Occidentale provient du narratif créé de toute pièce par l’Iran, sur la parenté entre le peuple juif et les Khazars. Cet empire caucasien et juif. Certains propagandistes à sa solde ont diffusé l’idée selon laquelle, les juifs ashkénazes en seraient originaires. Ce qui aux yeux de certains frapperait la présence juive d’illégitimité face aux revendications palestiniennes, sur l’ensemble du territoire israélien.

L’aide  militaire américaine, rappelle que les Etats-Unis, sont les garants de la sécurité et l’intégrité d’Israël.


Selon Gilles Kepel, la tension qui monte à la frontière nord pourrait être un dérivatif pour Tsahal  « beaucoup plus satisfaisant que Gaza, ce qui réjouit les Etats sunnites ».

 Si le 7 octobre a bel et bien fracturé l’Occident, force est de constater que les protestations sont pour beaucoup plus virulentes qu’elles ne le sont au Caire.

 

 

 

Lea Della Volta







 

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